Comment être seul / Rebecca Dinerstein

Frances, jeune américaine de 21 ans, vit à New York et termine des études artistiques à l’université. Ses parents se séparent et sa jeune sœur Sarah va se marier à San Francisco dans quelques mois. Chacun·e rassemble ses effets personnels, la famille se disloque. Pour occuper ses vacances, Frances ne sachant ce qu’elle fera à la rentrée ni même où elle habitera, accepte un travail dans une résidence d’artistes située aux îles Lofoten, au large de la Norvège, au nord du Cercle polaire. Elle est engagée pour achever une fresque monumentale sur les murs d’un hangar.

Yasha, lui, vit seul avec son père, boulanger à New York. Il a 17 ans et termine un cycle d’études. Tôt le matin et après quatre heures, il aide son père à la boulangerie. Yasha et son père sont des juifs immigrés de Russie et la mère de Yasha les a quittés il y a une dizaine d’années. Les deux hommes espèrent ardemment le retour de leur épouse et mère qu’elle annonce imminent depuis tout ce temps.

Frances et Yasha vont se rencontrer à Bjorg, au musée viking des îles Lofoten. Dans quelles circonstances ? Que vient faire Yasha dans cette contrée tellement isolée ?

La plupart des personnages de cette fiction sont des personnes seules qui tentent d’appréhender cette solitude. Dans une nature sublime, au soleil de minuit, rudes ou blessées par la vie, ces personnes vont se rencontrer, se côtoyer, s’entraider. La jeune héroïne et le jeune héros vont devoir affronter une vie d’adulte responsable, qui se soucie des autres, dans cette communauté de Norvégien·nes qui fait vivre ce musée par des animations diverses, le logement et les repas des visiteurs et visiteuses.

Belle histoire, pleine de sens, de paysages grandioses, de renoncement, et qui évoque le passage de l’adolescence à l’âge adulte avec humour et tendresse.

Et si vous n’êtes jamais allé·e aux îles Lofoten, au moment du soleil de minuit (l’été), ce roman est comme une invitation…

(Colette)