Réparer les vivants / Maylis de Kerangal

Simon Limbres, un jeune homme de 17 ans, accompagné de deux amis, trouve la mort dans un accident de la route. Tous trois passionnés de surf, ils rentraient d’une sortie mémorable. La houle était exceptionnelle ce matin-là et la camionnette filait bon train sur le chemin du retour. Emmené aux urgences de l’hôpital, Simon est déclaré en état de mort clinique, mais maintenu en vie artificiellement. Ses parents, prévenus, sont bien sûr sous le choc. Il leur faudra cependant prendre une décision rapide quant à la donation des organes de Simon (cœur, foie, reins, poumons) sollicitée par le médecin urgentiste. Après réflexion, les parents acceptent. Se met alors en branle toute la machine hospitalière… car le temps est compté.

Ce roman qui se déroule sur 24 heures aborde non seulement la thématique du don d’organes mais nous fait vivre en direct une transplantation cardiaque. Plein d’humanité et très qualifié, le personnel médical accompagne les parents dans cette démarche douloureuse. Chaque intervenant·e, depuis le médecin réanimateur, en passant par l’infirmier responsable de la greffe, les chirurgiens, l’infirmière en salle d’opération, le personnel administratif qui coordonne les maillons de la chaîne, les transporteurs (pilote d’avion, chauffeurs particuliers, accompagnateurs), tous et toutes s’unissent pour que cette opération soit un succès et nous sont présenté·e·s, l’un·e après l’autre, dans leur quotidien. Cela les rend tous et toutes très attachant·e·s.

Ce récit est un véritable plaidoyer pour le don d’organes. Il encourage lecteurs et lectrices à se positionner personnellement vis-à-vis de cette démarche. Même les réfractaires aux romans médicaux devraient lire ce livre. Il est palpitant comme un cœur qui bat, profondément bienveillant. Le style de l’autrice est précis, tranchant comme un bistouri. Parfois des phrases longues. Des pages pleines d’action, d’autres pleines de réflexion… une connaissance approfondie du sujet.

(Colette)