Génies musicaux dans un corps fragile / Jean-Marie Segers

Anecdotique? On pourrait le penser. Néanmoins, l’état de santé d’une personne a un impact certain sur sa longévité et donc sur l’opportunité pour elle de constituer une œuvre durable.

On connaît bien sûr les problèmes de surdité de Beethoven, mais ce n’est pas cela qui le conduisit à la mort. De Mozart, on sait aussi qu’il ne put achever sa dernière commande, son célèbre Requiem. De Lully, qu’il mourut d’une septicémie après qu’il se fut enfoncé dans le pied le bâton qui servait à l’époque pour marquer la cadence. Chopin, lui, de santé fragile, est mort de problèmes respiratoires et son séjour à Majorque avec George Sand lui portera un coup fatal.

A cette époque, peu de remèdes vraiment efficaces existaient. Les maladies vénériennes faisaient des ravages et beaucoup succombèrent malgré les traitements au mercure et à l’arsenic, ainsi Schubert, Paganini et Smetana.

Classés chronologiquement, du XVIIe au XXe siècles, les compositeurs sont présentés en quatre pages : un portrait pleine page, suivi d’éléments biographiques, pour finir par le diagnostic et l’évolution des différentes maladies qui les emportèrent. Vingt-trois compositeurs, de Lully à Gershwin, sont ainsi présentés. Malgré le côté particulier du sujet, ce documentaire est très agréable à lire de bout en bout ou en parties et permet de se remémorer l’histoire de ces compositeurs qui n’ont pourtant pas tous connu la gloire de leur vivant.

Papier glacé, photos pleine page rendent aussi cet ouvrage attrayant.

(Colette)